La Forêt rousse : les légendes et les incendies

L'une des sites emblématiques de la zone d'exclusion de Tchernobyl est la Forêt Rouge – à peu près de 200 km² de pins près de la centrale nucléaire. Après l'accident de 1986, les pins ont absorbé des dizaines de tonnes de radiations : les cendres libérées par l'explosion sont tombées sur les arbres et les ont peintes en brun-roux en quelques heures. D'où les noms - la forêt «rousse», «rouge» ou même parfois «rouillée».

La forêt que vous voyez aujourd'hui est restaurée. Dans les opérations de nettoyage post-sinistre en 1986-88, les arbres ont été rasés et enterrés. La cause est le risque d'incendie et le niveau élevé de radiation. Au fil du temps, les pins se sont restaurés naturellement et sont devenus l'objet d'études de nombreux botanistes. Les radiations ont tué certains des arbres, et ont provoqué la mutation de certains d'entre eux. Les changements ont affecté la forme des ramures et des aiguilles ainsi que de la branchaison: les nouveaux arbres ont plus de branches. Les scientifiques expliquent cela par le fait que les cimes sont plus sensibles aux radiations et qu'une plante basse et épaisse a plus de chances de se protéger contre les effets nocifs.

Au grand regret des fans de Stalker, c'est ici que les mutations s'arrêtent. Contrairement à l'endroit de la "Forêt rouge" dans un jeu populaire, il n'y a pas d'anomalies, ni d'artefacts, ni de combat de mutants pour le contrôle des territoires. Mais les incendies réels deviennent un problème fréquent. En été, lorsque l'air est très sec, des incendies se produisent souvent, et les pompiers luttent contre le feu et la combustion incandescente pendant des heures. Éteindre la forêt de conifères est un grand défi. Éteindre la forêt de conifères radioactifs  est un défi au double. Les brigades de travail sont aidées par deux avions An-32P et un hélicoptère Mi-8.

Contrairement aux rumeurs sur le vent qui diffuse les radiations de la Forêt Rouge lors des incendies, les habitants de Kiev et de la région n'ont rien à craindre. Les services de contrôle mesurent le rayonnement dans la zone d'exclusion et la région, vérifient la présence de radionucléides dans l'air, et, depuis que des incendies se produisent, il n'y a pas lieu de s'alarmer.  Selon les services de sécurité, seul le personnel du Service national des situations d'urgence, qui travaille directement dans les épicentres des événements, est exposé au plus grand risque. Il est donc important de respecter toutes les précautions : les pompiers reçoivent des combinaisons de protection, des équipements de protection respiratoire, et après le travail, tout le monde est contrôlé pour le niveau de radiation.